J'ai le cœur gros,le corps en vrac
C'est aujourd'hui que ta vie cesse
Ma tête mon âme éclatent
Pourquoi si vite tu me laisses ?

Le chagrin m'enserre la gorge
Comment pourrai-je lui survivre
Frères, amis, j'ai perdu ma boussole
Elle s'est enfuie sur l'autre rive

Il faisait beau, il faisait doux
Les monts s'étaient couverts de blanc
J'ai tant pleuré, j'en étais fou
Avec tous ceux qui l'aimaient tant

Un rosier blanc, un peu de terre
Bâtissent ta nouvelle maison
Un si joli petit cimetière
Blotti au chaud dans le vallon

Mon chemin chaque nuit, chaque jour
Passe tout au près de ton tombeau
D'où je te prie mon tendre amour
De prendre soin de tes petiots

Les morts ont plus d'un tour dans leur sac
Ils raccommodent avant de partir
Les fils cassés, les fils qui craquent
Du fier costume de l'avenir

Ils prennent bien soin depuis longtemps
De préparer mine de rien
La force de vivre, celle du battant
Au cœur des proches, des terriens

Leurs actes, leurs mots et leurs cadeaux
Inondent les vivants à grands flots
Ils sont encore bien plus présents
Depuis qu'ils jouent à être absents

Les morts ont plus d'un tour dans leur sac
Ils disparaissent dans les nues
Laissent un peu faire le ressac
Puis nous libèrent comme un fétu

Pour Laure, ma chère belle-sœur, pour mon frère et leurs enfants que j'aime tant

Dessin : Marion Vandenbroucke